Mme KEITA Ya KOÏTA une championne sans limite.
Si l’athlétisme Dame proposait une couronne, elle porterait l’effigie Y.K.
L’initial Ya KOÏTA, pour Un règne de deux décennies sur les pistes au Mali.
Belle et longiligne, personne ne pouvait prédire une carrière riche et prometteuse à l’enfant de Koulikoro plateau.
En pourtant la fille-garçon se fut remarquée par son caractère à l’école de Koulikoro plateau. Celle que les garçons refusèrent d’affronter, car chaque confrontation fut un tremplin pour s’affirmer.
Après le DEF en 1996, comme la plupart des jeunes filles, elle fut orientée au Lycée des jeunes filles. C’est là-bas qu’elle fut repérée par les professeurs d’éducations physiques car son talent crève l’œil.
Mais comment convaincre les parents retissant à sa pratique sportive. Selon elle << il a fallu convaincre mes parents, que je pouvais concilier les deux, les bonnes notes étaient mes arguments, finalement ils ont accepté mon choix, c’est comme ça que tout est parti.>>. En 1998 après un premier échec au BAC, elle fut le concours d’entrée à l’Institut national des sports ( INS cycle moyen, actuel INJS). Elle eut à la fois le concours d’entrée à l’Institut et le BAC.
Alors il a fallu faire un choix << ça n’a pas été difficile, car j’étais déjà présélectionnée à l’équipe Nationale cadette, le choix de la carrière sportive était une évidence.>>. Comme une évidence, elle performa son talent brut avec audace. Là où les spécialistes de l’athlétismes façonnèrent cette denrée rare . La même année, elle affola les chronos. Respectueuse dans la vie, mais broyeuse des muscles sans complexe à côté des Fantan N’DAO et autres. Polyvalente, elle pratiqua à la fois les courses de vitesses ( 100 et 200m), les sauts ( hauteur et longueur), elle brilla par sa précocité. Les clubs s’arrachèrent pour la quête de la chorégraphe de la piste. Car chaque prestation de Ya est une œuvre d’art. Elle court comme si c’était la dernière. Elle s’engagea avec le Stade Malien son club de cœur. En trois ans de récitals, l’espoir de médaille se reposa sur elle en équipe Nationale junior du Mali. Pour un coup d’essai, c’est un coup de maître. Elle fut championne d’Afrique en saut en longueur en 1999.
Cette performance a ouvert la voix comme boursière au Centre International d’athlétisme de Dakar. Là-bas elle fut repérée par un club professionnel de la France en 2002( Evry Nord Sud). Après deux ans d’expériences, sa performance a convaincu le Club de Reims en 2004. Là où il opère jusqu’à nos jours en athlète d’été chaque saison.
La tigresse confirme chez les Seniors avec une deuxième place au championnat d’Afrique en Algérie 2006 en saut en longueur. En 2008 , dans la même discipline, elle est médaillée d’argent à Brazzaville au jeu Africain . La Tigresse marche sur la concurrence au tournoi UEMOA où l’absence de Ya KOÏTA est synonyme de perte d’une médaille d’or pour le Mali en saut en longueur.
À 38 ans la reine KOÏTA plane sur sa spécialité. Lors du dernier championnat National du Mali tenu le 07 juillet 2019, elle est première au 100 m avec un chrono 12’54 ».
Et pourtant elle arrive à concilier le sport à sa vie professionnelle. Après ses études, elle est cadre de l’éducation au service de l’ECICA comme professeur d’éducation physique et sportive.
Mère de deux enfants, la Reine règne sans partage avec de la sérénité. Avec un regard d’ange, elle reste une tueuse sur la piste. Toujours avec ses foulées de vingt ans << j’attends toujours celle qui va me battre pour prendre enfin ma retraite>> , affirme l’infatigable YA.
En attendant l’arrivée d’une véritable relève, la reine garde jalousement sa Couronne.
Dianguina KEITA.