EDITO : Mes mots misérables pour Mes FAMAS
Lundi 22 Mars 2021.
Ma grand-mère me disait, << seule la parole peut procréer ses ancêtres>>. Elle est maléfique, mais je dois la prendre face au poids de l’histoire.
Difficile dans un contexte où Adam THIAM, le prophète des éditos, avec une plume unique, prône pour un silence éternel. Dès lors, les mains tremblent comme signe de faiblesse.
Avant que le gardien du temple, rabat porte et fenêtre de notre glorieuse histoire.
Je me donne la permission de glisser mes interrogations dans l’archive du Ministère Public.
Je me passerais volontiers de certaines vérités colorées.
Je veux juste comprendre le mérite d’une valeur républicaine.
En lisant une partie de vos chapitres de commandement, j’apprends le silence, qui conforte mon admiration.
Lu pour vous, << l’ordre doit être exécuté sans discussions, ni murmures, l’autorité qui le donne en n’est responsable>>.
Alors chers templiers, ma plume misérable demande pardon avant d’offenser.
D’abord j’ai cherché une base scientifique au pardon sans suite.
Il n’a ni couleur, ni saveur, mais un mot pour te définir.
Sans hypocrisie, ni hystérie, mes mots sont humbles.
Je ne te parlerais pas de résilience, car qui suis-je pour comprendre la profondeur de ta douleur !
Mais ma grand-mère me disait, << si les mots peuvent déclencher une guerre, ils doivent mettre fin à la guerre >>.
J’admire ta force,
J’admire ton courage,
Au risque du mépris de tes détracteurs.
L’exposition de l’intimité est le reflet d’une noyade de la dignité, dans la rivière de l’injustice.
Face à l’orage des critiques, tu portes le poids des préjugés.
Porte-parole silencieuse, face au mur conçu par le poids de notre hypocrisie.
Courage, car au lieu de maudire l’obscurité, tu as allumé une bougie.
Ni influenceuse, ni influençable, la sécurité du territoire reste votre seule motivation.
Entre le silence et le mal être, tes plaies veulent seulement guérir d’une lésion intérieure imposée.
Avec une société qui est coupable du crime de notre culture, grâce à un silence complice.
Chaque fille ou fils reste une potentielle victime car ça n’arrive pas qu’aux autres.
Le héros du Liberia ne sera jamais un zéro,
La lumière du Centrafrique n’éteindra jamais avec un cheval de Troie.
Je laisserai le soin aux griottes de venter tes mérites,
Je laisserai le soin aux conteurs de ventiler tes parcours héroïques.
L’ennemi n’a jamais compris, que la mort renforce tes gènes.
De Soundjata à Babemba, l’âme guerrière est ton souffle de vie.
Trop de morts, je veux juste la vie pour Mes FAMAS.
J’admire ton courage,
J’admire ta force,
Ton âme crépite sous les balles et personne n’est coupable.
Force et honneur aux troupes combattantes et repos éternel aux disparus.
Dianguina KEITA Directeur de publication du journal benkadi-infos.
