EDITO : Ma misère révolte
Dimanche 07 mars 2021
Je suis misérable, fier de l’être.
Fier d’être Choriste des politiques, l’esclave des religieux, mon âme est sous procuration.
Avec un maître penseur de l’absolu, un guide pour mes actes, j’assume avec fierté la misère de mon égo.
Pendant que mes frères périssent, l’indifférence anime mon alter égo.
Je suis misérable car ça n’arrive qu’aux autres.
Le passé ne m’inspire pas, le présent est ma vie et je conjugue l’avenir avec l’insouciance.
Si je peux vivre, que l’avenir s’effondre !
Je serais toujours dans l’adversité sans réflexion, car la victimisation reste mon péché mignon.
Perd pas ton temps pour me raisonner, car je suis l’avocat des procès d’intentions.
Mes combats sont tous colorés, le patriotisme est juste une expression consacrée de ma démarche, la patrie n’est jamais dans mon cœur.
Le changement est la continuité, car un vélo repeint, peut devenir bicyclette.
Quand le changement est traduit par l’exhibition sur les réseaux sociaux, avoir du forfait devient vital, pour être spectateur.
Mon malheur c’est l’autre,
Ma haine pour l’autre,
Comme une décharge électrique, peut alimenter une centrale nucléaire.
Je suis allergique à l’évolution du frère,
Mon rêve est de le voir périr dans une misère sans fin.
Je veux juste réussir, tout en voyant mon frère périr car ma misère est sans limite.
Je suis juste un vendeur d’illusions, vivant dans la gloire de mes ancêtres.
Ma misère révolte, je ne suis que l’héritier d’un désordre légalisé.
Je ne suis ni un O.G.M, ni une espèce protégée, je suis juste un spécimen rare de la création : je suis Malien avec zéro défaut.
Dianguina KEITA