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Les révélations de SEYDOU GOUATIGUI TRAORÉ : l’histoire du football Malien se résume en  » Un Mensonge D’état ».

Lundi 11 Janvier 2021.

Aux âmes sensibles, prenez vos précautions avant de lire cette réalité qui révolte.

Loin d’un conte de fée, les anciennes gloires du sport Malien souffrent dans un silence complice de tous. De la zone de la gloire aux dépotoirs, SEYDOU GOUATIGUI est une goutte d’eau dans un océan du désespoir. Ce n’est pas l’image d’un mendiant, mais le Gardien Titulaire des Aigles du Mali de Yaoundé 1972.

Né vers 1946 à Bozola (Bamako), il est l’enfant unique d’une quatrième épouse du vieux feu SEYDOU Traoré. Cette lumière fut, le 3e jour du décès de son feu père. Comme l’exige la tradition, il porta le nom de son défunt père, SEYDOU Traoré, ou SEYDOU GOUATIGUI (SEYDOU le chef de famille).

Longiligne, l’enfant de Bozola n’était pas destiné à une carrière de footballeur, SEYDOU explique, << Un jour j’étais spectateur d’une rencontre inter-quartiers. Le gardien de Bozola a refusé de jouer. Je me suis porté volontaire pour le remplacer. Dès ce jour, mes frères et amis du quartier ont refusé que je quitte la cage, cela fut le début d’une carrière de celui qui n’a jamais voulu être footballeur. J’ai été repéré par feu Ben Oumar SY lors d’une affiche sur le terrain de Bagadadji. Il voulait que je porte la couleur du Stade de Bamako. Feu Oumar N’DAO ancien de la jean d’Arc me dirigea vers le Real, où je signe ma première licence en 1962. À l’époque cette prise de décision a été encouragée par des amis ; les Salif Keita, Siré DIALLO, Modibo KANE qui évoluaient tous dans des clubs >>.

Après un début prometteur chez les juniors, l’enfant de Bozola intégra l’équipe première du Real de Bamako avec un parcours honorable, << j’ai intégré l’équipe première du Real, le 31 Décembre 1966, après la défaite du Real en finale du club des champions en Côte d’Ivoire. J’ai joué mon premier match avec le Real le 08 janvier 1967 contre le Djoliba au Stade Mamadou KONATÉ. J’ai remporté mon premier doublé en 1967. J’ai eu la chance de gagner avec le Réal de Bamako, Trois coupes du Mali (1967- 68- 8O) et 5 titres de champions du Mali >>.

Parallèlement à son club de cœur, GOUATIGUI porta la couleur de l’équipe Nationale du Mali, << j’ai été convoqué par feu Ben Oumar SY en 1967, quand j’avais 19 ans pour être gardien remplaçant de Yacouba Samabaly. Ce dernier fut un mauvais match contre l’Algérie à Bamako. J’ai eu ma chance à Ouagadougou, avant de garder la cage au Match retour en Algérie comme titulaire indiscutable. J’ai conservé cette place de Numéro un jusqu’à la coupe d’Afrique des Nations 1972 au Cameroun>>.

Seydou GOUATIGIU TRAORÉ dévoile les racines des maux du football Malien. Selon lui, la CAN 1972 reste un mensonge d’état, << j’ai joué le premier Match comme titulaire. Après un match nul contre le Cameroun, j’ai été écarté sans explication. Le Mali pouvait remporter la coupe. On avait un entraîneur Allemand feu Karl, c’était un vrai entraîneur. Fiston on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre.>>.

Le Doyen TRAORÉ après plusieurs explications en parabole, décide finalement de lâcher sa vérité sur la défaite de 1972, << je n’ai rien à perdre, peut-être hier, je pouvais pas le dire. Toutes les explications de notre défaite en 1972 sont fausses. Karl n’a pas fait le classement de la finale Yaoundé 1972. Quand nous étions dans nos chambres, Karl a appelé Ousmane, Kidjan, Sadia CISSÉ et SALIF. C’était pour avoir leurs avis sur le classement de la finale. En pleine réunion pour le classement de la finale, Tiékoro BAGAYOKO est venu interrompre la réunion. Il a demandé à tous les joueurs d’amener leurs équipements sans explications. Nous avons eu un autre classement différent de celui de l’entraîneur Karl. C’est après qu’on disait à X ou Y de prendre le maillot pour jouer. Ça ne me plaît pas de le dire, mais c’est Tiékoro qui a fait le classement de la finale de Yaoundé 1972. Dès lors l’ambiance du groupe est devenue sombre.  Ce choix politique a enterré une génération qui pouvait remportée des Coupes pour le Mali affirme Seydou GOUATIGIU TRAORÉ>>.

Quant à la crise du football Malien, Seydou GOUATIGIU préfère le langage de la vérité, << seule, la sincérité peut aider les dirigeants, à éteindre le feu de la crise actuelle. C’est le médecin qui doit examiner un malade. Regarde notre SALIF KEITA, il a toute les possibilités pour aider ce football, si les acteurs du football veulent. Comme lui, il y a Sadia CISSÉ et d’autres gloires qui peuvent réellement aider si les acteurs veulent. Ils peuvent donner d’autres aspects au football Malien. Pendant que les pays voisins valorisent leurs anciennes gloires, nous évoluons dans des considérations personnelles sans lendemain >>.

À la question de savoir, si Seydou GOUATIGIU TRAORÉ a eu quelques choses dans le football, c’est avec un sourire, << après 1972, j’ai eu une moto CT. À part ça rien, car les autorités Maliennes n’ont jamais considéré les anciens footballeurs de ce pays. De 1967 à 83, je ne connais pas le nombre de ma sélection. Les Dirigeants Maliens n’ont aucune considération sur l’après carrières de nos internationaux. Quand nous avons demandé un regard de nos autorités sur les anciennes gloires du Mali. Le discours du président de l’époque a été exploité par nos pays voisins. Leurs gouvernements donnent des pensions à ces anciens. Nous avons juste inspiré les autres dans le bon sens. Nous avons été exploité gratuitement. Regardons les cas des anciens comme Alliance Bakary, qui jouait dans une petite équipe mais indispensable à l’équipe Nationale aujourd’hui Malade, Moctar SIDIBÉ est devenu aveugle, Bourama reste à la charge de sa famille, Sadia CISSÉ est en France avec un problème de reins…. Devant tous ces précurseurs, je demande le minimum de respect, de considération à l’égard des icônes du football, conclu Seydou GOUATIGIU TRAORÉ>>.

L’aigle GOUATIGIU souffre d’un problème respiratoire depuis quelques années. Il arrive à joindre les deux bouts grâce à un héritage familial (colonial).

Les recettes journalières de cette borne-fontaine installée par le gouverneur Louviers sont ses seuls revenus. À l’époque son papa (chef des pêcheurs de Bozola ) assurait l’hygiène des prises du gouverneur colonial.

Seydou GOUATIGIU TRAORÉ est marié et père de 5 enfants dont : 4 filles et un garçon de 17 ans.

Ma grand-mère me disait, << le plus chanceux vend paisiblement de l’eau au bord du fleuve>>.

Seydou GOUATIGIU TRAORÉ vend paisiblement sa borne-fontaine dans les rues de Bozola dans l’anonymat total des dirigeants sportifs Maliens en cette période de pandémie.

Dianguina KEITA

 

 

 

 

 

 

 

 

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