Mali : Démocratie / Le Mali des plus grands guerriers saigne et se bat pour sa survie dans un coma artificiel.
MERCREDI 09 AOÛT 2023
Démocratie, démocratie, démocratie, c’est le seul mot que l’on entende tout au long des conflits d’intérêt sur les lèvres de ceux qui se disent républicains.
Comment peut-on parler de démocratie dans un État où violer les textes en vigueur, qui régissent le bon fonctionnement de toutes les nations sérieuses est un luxe, qui n’inquiète aucunement personne ? . Je ne suis qu’un simple citoyen. Avant tout, je prie le bon Dieu pour qu’il accueille dans l’immense Paradis tous les martyrs maliens tombés pour une raison ou une autre. Je ne suis ni pour les putschistes ni pour ceux qui se disent démocrates. Je suis de ceux qui condamnent le coup d’Etat dans toutes sa forme y compris celui relatif aux institutions de la République, qu’on a parle d’ailleurs rarement dans nos débats de tous les jours, qui s’avère être à la base de tout ce que nous vivons aujourd’hui. Ce pays me fait vraiment pitié, en ce sens, que , peu importe la manière dont on vient au pouvoir, les suivistes naissent de partout comme des champignons pour soutenir, sans jamais penser au bien-être de leurs compatriotes. Les politiques malheureusement dans la quête de leurs intérêts se permettent de remonter les uns contre les autres par le biais des sommes insignifiantes et des promesses fallacieuses.
Ceux qui pensent qu’il faut résoudre le problème via les urnes, savent pertinemment que cette voie très compliquée dans la mesure où le président au pouvoir a la main mise sur la cour constitutionnelle et les autres organes qui organisent les élections qui ne peuvent qu’agir selon la volonté du gouvernement existant. Dans cette condition, les résultats seront falsifiés et ils auront le temps pour le faire, car avec la fameuse centralisation qui dure des semaines. Apres la proclamation, il suffit que le colon félicite pour voir les résultats contestés légaliser. La société civile n’existe pas et personne ne peut dire la vérité. La jeunesse est désemparée et est devenue une marionnette. Les gens sont privés de leurs droits devant Dieu et les hommes. Tout le monde a peur de perdre le peu qu’il gagne ou des représailles. Les hommes politiques qui sont censés dirigé nos cités ne sont que des voleurs et imposteurs. Les opposants qui constituent une menace pour le pouvoir en place sont arrêtés, séquestrés puis enfermés sans raison valable. Pendant ce temps, nos ennemis nous enlèvent toutes nos ressources minières. Nous aurons aucun moyen pour rendre la vie de notre pays agréable. L’école qui est le socle du développement est de mauvaise qualité, les structures sanitaires ne sont pas à la hauteur, les fonctionnaires sont mal payés, les grèves sont sont souvent généralisées dans tous les domaines. En dépit de tous ces problèmes, il y en a qui se permettent de dénigrer nuit et jour notre pays commun à nous tous sans aucune honte. Les pays sur lesquels on prend des exemples ne sont pas construits par Dieu. Ils sont l’œuvre des humains. Ce sont des pays qui ont connu des moments sombres. Ce qui signifie que quant on a la volonté, rien deviendra impossible. Malheureusement, on ne sait que critiquer, mais on a pas de propositions pour faire avancer quoi que ce soit.
Si nous voulons voir le bonheur tant souhaiter, il va falloir penser aux intérêts communs. Oublions des questions de personnes car le mal est profond. Il est grand temps de panser nos plaies. La division ne fera que précipité davantage la chute de notre patrimoine commun. Tout le monde est comptable de cette situation. Pour construire un pays idéal, il suffit pour nous de respecter nos textes. Cela mettra fin à toutes nos divergences. Tant que nous ne prenons pas cela en compte, rien ne marchera. Les maux sont nombreux et ne datent pas de maintenant. On reconnaît les valeurs d’un peuple dans les moments sombres de son histoire.
J’en appelle donc au sens élevé de responsabilité de chaque malienne et malien pour relever ensemble le défi.
Qu’Allah bénisse le Mali.
Moulaye K COULIBALY, professeur des Lettres; actuel Secrétaire général du syndicat national des professeurs de l’enseignement secondaire des collectivités BEN/SYPESCO.
