Moussa AG ATTAHER : Une valeur au delà des préjugés.
Vendredi 02 Avril 2021.
Selon un proverbe français, << pour apprécier la beauté d’un aquarium, il est préférable de ne pas être poisson>>.
Loin des réalités de Nord, ma plume misérable écoute la voix des réalités.
Comme tous mauvais Malien, j’apprécie péjorativement le rebelle (touareg). Un préjugé, sans réellement comprendre le fond du problème.
Comme tout mauvais Malien, dans mon tribunal, le touareg est coupable sans jugement, aucune place au bénéfice du doute.
Dès qu’on parle de rébellion, l’étiquette touareg était affichée. Le mouvement se résumait en un départ des Militaires du Sud pour affronter les frères Blancs du Nord.
Ma grand-mère me disait, << au lieu de maudire l’obscurité, allume une bougie>>.
Après plusieurs échanges avec un frère touareg, après analyse sociologique, mon cœur saigne.
À l’époque Moussa AG ACHARATOUMANE me parlait d’une révolte imposée. Car en 60 ans d’indépendance, la vie du Nord se résumait à la peur, au mépris des autorités Maliennes.
Sans un réel projet de société, les noms des régions du Nord Mali, raisonnaient comme des punitions : des Prisons de Taoudeni (pour les hommes politiques et criminels), au forêt des Iforas, un spectacle de désolation. De Mopti à Kidal rayonnait l’image de la peur et de la souffrance (une punition pour tous les fonctionnaires de l’état).
Au point que certains préféraient la démission, que de servir dans ces zones tristement délaissées.
Loin de faire l’avocat du diable, si on regardait le revers de l’histoire.
Il ne s’agira pas d’oublier l’être Cher que j’ai perdu.
Il ne s’agira pas de culpabiliser la mort d’un de mes meilleurs amis, qui hante mes nuits depuis 5 ans.
Il s’agira de comprendre pour pardonner, avancer.
J’apprends à travers des recherches en andragogie, qu’un Touareg combat l’injustice au prix de son souffle de vie. De l’armée à l’administration, j’apprends les chants des rossignols sur l’intégrité du Touareg. Alors si on regardait autrement !
Moussa AG ATTAHER, loin d’être un saint, est une contre vérité du « Touareg rebelle ».
De l’accompagnement des différentes sélections Nationales, des initiatives régionales dans la promotion du sport, l’homme occupe les espaces.
Son sens de l’entrepreneuriat prouve une volonté manifeste d’imprimer son rythme à un département de sport à l’agonie.
Ma grand-mère me disait, << la piqûre reste le quotidien d’un Fourmi>>.
Et si cette piqûre était une réaction d’autoprotection ?
Et si on partageait les raisons de nos révoltes ?
Sans réellement prétendre à la vérité absolue, M. Moussa AG. ATTAHER est l’argument vivant d’un révolté de l’histoire, mais patriote dans l’âme.
L’avenir d’un peuple conscient est fait de différences, avec une justice sociale pour tous.
Ma grand-mère me disait, << l’hippopotame n’apprécie guère ses enfants>>.
Alors, apprécions nos mérites vivants.
Dianguina KEITA
